Dépendance affective

La dépendance affective est un état psychologique où une personne ressent un besoin constant de validation et d’amour de la part des autres pour se sentir exister ou avoir de la valeur ; elle trouve souvent ses racines dans l’enfance, lorsque l’amour parental était conditionnel ou insuffisant (voir la théorie de l’attachement de John Bowlby).

La dépendance affective n'est pas une fatalité mais un symptôme d’un manque d’amour pour soi.

Notre culture capitaliste est systémiquement matérialiste : elle dénigre l'âme et la subjectivité.

Ainsi depuis notre jeunesse nous apprenons à valoriser l'avis général, celui de la majorité, celui des consensus scientifiques, l'objectivité, etc. en niant nos propres ressentis et vérités intérieures. Ce qui a pour conséquence que notre société, à travers l'école, les médias et autres, donne beaucoup d'importance au regard de l'autre ; la réussite, la richesse et l’apparence passent pour des critères objectifs pour définir notre valeur.

Les avis extérieurs nous servent de mesure pour estimer si nous sommes une bonne personne, si nous agissons bien, si nous sommes normal ; petit à petit nous devenons dépendant de l'accord de l'autre.

Nous avons viscéralement besoin de cet accord des autres parce qu'ayant appris a nous déconnecter de notre Moi profond (ou enfant intérieur, âme, etc.) nous nous sentons creux.

Il y a un vide en nous, et nous cherchons à nous détourner de cette sensation de vide par l'attention des autres. Bien sur cela ne comble pas ce vide et nous nous retrouvons donc dans une quête sans fin pour capter encore et toujours l'attention des autres.

Or cette quête de validation peut engendrer des troubles comme l’anxiété sociale, la dépression, ou même des relations toxiques ; elle à aussi un impact sur la construction identitaire.

Pour certain c'est quasiment une question de survie que de capter l'attention de l'autre car c'est par elle que nous nous sentons exister lorsque nous sommes déconnecté de notre essence profonde.

Nous pouvons constater facilement à l'heure d'aujourd'hui à travers les réseaux sociaux numériques quelles sont les stratégies utilisées pour capter l'attention (pensez aux publications émotionnellement chargées sur Facebook ou aux selfies ultra-filtrés sur Instagram).

James Redfield, auteur de la prophétie des Andes, en énumère quatre : indifférent/méprisant, plaintif/victime, intimidateur, interrogateur/manipulateur ; (voir sur https://psycho-naitre.com/strategies-voleur-energie/).

Pour capter l'attention des autres et la conserver nous sommes prêts à tout et n'importe quoi ; chacun développe sa méthode : certaines vont apprendre à se taire, à se résigner, à s'énerver, d'autres à modifier leurs corps, à se maquiller, à faire certaines pratiques, à changer leurs choix, à prétendre aimer telle chose alors que ce n'est pas le cas, etc.

Le but est de plaire à l'autre, d'avoir son accord, d'être accepté ; cela nous permet de nous faire sentir dans le même groupe, et c'est rassurant.

En veillissant nous nous rendons compte que agir ainsi envers moi-même est très pénible, désagréable et énergivore.